Je viens de vivre ce matin de mon 72ème anniversaire une étonnante et étourdissante expérience. J’ai veillé sur Evreux. Une veille oui mais aussi beaucoup plus.
Lorsque je me suis retrouvé, seul, entre ciel et terre devant le décor de la ville, j’ai tout de suite pensé que j’étais dans une loge de théâtre, dans l’attente d’une pièce ou d’un ballet.
Les instants qui ont suivi n’ont fait que conforter cette première impression.
Tout d’abord le décor, que je surplombais comme désincarné du monde réel. Ciel plombé par les nuages gris, pluie, vent, sur une place quasi déserte et ruisselante.
Progressivement le théâtre s’anime, les acteurs arrivent et jouent un rôle qui semble bien préparé. Un ballet à la chorégraphie bien huilée.
Et comme commandé par un machiniste bien au fait du scénario, les nuages s’étirent laissant la clarté du jour qui se lève inonder la scène.
Les acteurs sont de plus en plus nombreux et leur ballet de plus en plus actif et mouvant.
Enfin le soleil apparaît et éclaire totalement la scène.
J’ai donc pu, dans le silence de la « loge » où je me trouve, assister au théâtre de la vie.
Je me disposais à penser que je venais de ce théâtre comme acteur et que, après ces quelques moments en dehors de celui-ci, que l’heure de ma veille si vite passée allait m’obliger à y retourner pour jouer à mon tour mon rôle.
Merci pour ces moments extraordinaires.
Veille du 21 septembre 2018, 7h41.