A la création du projet, j’étais farouchement contre. Pourquoi ? Je n’en sais rien.
Puis un matin, passant sous l’abri des souvenirs du mirador installé sur les abattoirs de Tiaret (Algérie) m’est revenu. Ma 1ere garde à Tiaret date du 1er janvier 1960 et pourtant des cauchemardes viennent parfois hanter mes nuits.
En prenant une place dans l’abri, j’ai voulu tourner la page.
Mes premiers instants dans l’abri, j’ai regardé très attentivement la ville et les alentours. Tout était calme… Je pouvais passer à autre chose. Premier constat les gens vont et viennent sur la place. Personne absolument personne ne lève la tête. Je les vois, ils ne me voient pas.
Je suis seul… J’en profite pour méditer, écouter sentir mon corps.
Je me pose sur la cloison et regarde la cloison d’en face. Voilà un spectacle imprévu regarder et voir les veines du bois. Je mémorise le tableau offert à mon regard. Dans quelques temps, je pourrai refaire le sujet sur un papier.
9 heures 30, le beffroi tinte. Mon accompagnatrice va bientôt venir, je jette un dernier regard à la ville.
Veille du 5 décembre 2017, 08h33.