Je me suis embarquée dans cette aventure motivée par un ami (futur veilleur) et poussée par la curiosité. Je n’ai pas mesuré au début la portée de ce projet, de « cette mission ». Et puis, au fur et à mesure que mon heure de veille approchait, j’ai pu constater l’engouement de tous les veilleurs précédents et le sérieux des organisateurs qui nous accompagnent. J’ai réalisé que j’allais faire partie de cette chaîne humaine des veilleurs d’Évreux, que j’allais être une des 730 compagnons du soleil auquel il ferait un clin d’œil chaque matin et chaque soir pendant 1 ans. La perspective est magique, à l’est, très animée par le flot continu de piétons et de voitures, flot particulièrement intense aujourd’hui lundi, dû certainement aux travaux rue Docteur Oursel. J’ai ressenti une petite gêne les premières minutes à surveiller tous ces gens puis ensuite je me suis demandée si derrière la fenêtre de son appartement autour de la place du marché, quelqu’un m’observait aussi. Ma préférence a été la vue côté ouest, plus paisible et confortable. J’étais baignée par la lumière chaude du soleil qui se couchait. Lors des dernières minutes de ma veille, j’ai dit au revoir à mes 51 ans. Le soleil amorce sa descente et semble rester suspendu un instant sur la ligne de l’horizon comme pour me dire qu’il a aimé ma compagnie. Puis tiens, il me fait un clin d’œil et disparaît en laissant un halo de lumière. Il est ravi car demain, il retrouvera un autre veilleur.
Veille du 13 novembre 2017, 16h16.