Cette veille a été pour moi une expérience de toute une vie. On se sent à la fois prisonnier dans cet abri-objet mais à la fois plus libre que jamais. On fait abstraction de tout ce matérialisme qui nous envahit au quotidien pour laisser place aux choses les plus simples, et non les plus évidentes pour autant. On prend le temps de justement, prendre le temps quand on voit toute cette agitation qui s’anime juste au dessus de nos yeux. J’ai vu le parking se remplir, se vider en l’espace d’une heure, c’est impressionnant. J’ai vu beaucoup de personnes, certaines m’ont vu, d’autres m’ont saluée mais je n’ai pas daigné répondre. C’était mon moment de solitude, je n’étais qu’une présence sur la ville.
Je me suis également demandée ce que les veilleurs avant moi avaient pu faire ou ressentir dans cette drôle de pièce, j’ai pris le temps d’observer, d’analyser et je veux vous faire partager ma découverte : sur le mur en face du radiateur, à sept pas en se dirigeant vers la place du marché, à environ un mètre soixante de hauteur se trouve une petite girafe. J’espère que vous la verrez vous aussi et que cet abri ne m’a pas rendu folle. J’ai aperçu pour la première fois cet oiseau que l’on faisait si bien lorsque l’on était enfant, vous savez le « V », sauf que celui-ci était formé par une quinzaine d’oiseaux. C’était magnifique. Je conseille vivement cette veille aux plus nombreux, ce fut une bonne expérience et surtout une paix intérieure.

Veille du 16 octobre 2017, 18h02.