A peine 5 heures et je suis debout devant cette place d’Evreux, ou plutôt au-dessus. Est-ce que ça va être long ? Il est très tôt et il n’y a pas beaucoup de mouvements à part les oiseaux, pas un souffle de vent. Voilà un très long camion blanc qui manœuvre sur la place presque vide. Il va livrer le Carrefour, voilà du mouvement ! Et puis le soleil se lève tout d’un coup, aveuglant. La lumière bleue devient dorée, le toit en zinc sur la gauche devient comme de l’eau. Le camion blanc fait comme un trait sur la place, j’ai hâte qu’il s’en aille. Deux gros oiseaux, on dirait des mouettes brunes, peut-être des cormorans, marchent en se dandinant parfaitement parallèles. Une jeune femme sur la place monte dans sa voiture, je me demande ce qu’elle peut faire comme travail, une infirmière peut-être. Une moto arrive, le motard me fait un signe puis repart, ça me fait plaisir. Est-ce qu’il fait ça tous les matins ? Serge vient me chercher. C’est déjà fini. Je ne saurai pas vraiment dire pourquoi mais cette heure m’a rendue heureuse. Je vais me lever plus tôt, au moins quelques fois, pour voir le soleil se lever.

Veille du 15 juin 2018, 15h51.