Le veilleur ne surveille pas le monde. Il n’est pas le surveillant d’un monde ou d’un ordre établi. L’installation est spartiate et l’odeur du bois enivre tout autant qu’il donne le vertige.
Le veilleur s’éveille au monde qui se construit sous ses pieds. Tout va bien. Le parking est quadrillé. Les flèches indiquent le sens de la circulation. Le veilleur s’éveille à l’imagination comme les néons de l’agence de voyage qui s’allument à l’instant.
Au dessus des toits, la mairie. A droite le beffroi. Encore à droite, le théâtre.
Une grue telle une mante religieuse a commencé son travail. C’est la promesse d’un nouveau monde. Non comme la danse des camions de livraison qui emplissent les magasins du dessous, la mante religieuse retisse les fils d’un théâtre à l’italienne. Le théâtre vivant va revivre. C’est la récompense du veilleur.

Veille du 24 octobre 2017, 08h30.