Là. Seulement là et… rien.
S’installer. Se poser. Simplement là.
Là-haut, les nuages caressent la montagne.
J’attends. J’attends que le soleil se lève. Comme une finalité.
Je me prends à compter.
Les quelques gens en bas.
Les voitures.
Les cheminées.
Les toits.
Et puis je ne compte plus.
Je prends conscience simplement.
De tous ces gens, de tous ces corps habités par les toits. Et les autres.
Ces corps.
Forts, jeunes, frêles et vieux.
Laissés, enlacés, délassés.
Je prends conscience de cet ensemble. De ce tout. Et veiller leur réveil prend alors tout son sens.
Je suis là.
Immobile.
Les images caressent toujours la montagne.
Comme un voile de nuit qu’on peine à extirper.
Le soleil apparaît. Ombilic parfaitement rond. Et c’est une grande satisfaction. Un plaisir simple.
Chaleur.
La suite est un jeu.
Veiller devient guetter. Guetter les mouvements des gens, des volets qui s’entrouvrent, du vent au sommet des arbres, des rayons sur la montagne.
Immobile, je ne suis que mouvements.
Et en sortant, on se surprend à penser combien il est important de prendre ces temps-là.
Juste être là.
Simplement.
Et veiller.

Veille du 17 août 2018, 6h51.