La lumière est déjà là, celle du jour. Et le ciel est traversé par les lignes filantes des traces laissées par les avions. J’observe cette géométrie qui se dessine alors que la ville dort en ce dimanche matin. Pas de lumière aux fenêtres. Un passant. Une ou deux voitures.
Assez tôt j’enlève mes lunettes. Pas envie de scruter les détails. Et puis le soleil commence à m’éblouir. Finalement, souvent je fermerai les yeux, baignée dans le soleil. Immobile. J’essaie plusieurs emplacements, très peu en fait : je fais le plus souvent face au soleil, en me situant plus ou moins proche de la vitre.
Il y a quelques oiseaux. L’un se pose sur l’abri. Et ce son constant de circulation au loin.
Le soleil est de plus en plus chaud tandis que je fais le vide. J’ai baissé le chauffage. Je l’éteins.
Cette veille produit un grand calme. J’aimerais rester plus longtemps. La cloche de l’église me signale le terme proche.
Je m’interroge, bien sûr, sur l’effet de cette présence. Y a-t-il des habitants qui chaque jour lèvent les yeux vers leur veilleur ? Qui simplement y pensent ?
Une fumée a surgi d’un immeuble sur la place du marché. Je l’entrevois quand j’ouvre les yeux. Ses volutes rejoignent les nuages légers.
C’est une nouvelle journée qui commence et je me sens à la fois chargée par cette expérience et légère.

Veille du 9 septembre 2018, 7h24.