Le calme, l’ordre. Dans cette boîte, surplombant la ville, on se sent tout puissant. C’est comme un empereur romain avant de donner le départ des jeux de cirque. On voit tout. On entend tout. Et pourtant on craint de faire un mouvement trop brusque. On a peur de fermer les yeux et de manquer quelqu’un. On a peur de faire du bruit et de manquer un son. Alors on se retrouve dans cette boîte, la chaleur et l’odeur du bois nous enveloppant. On garde les yeux grands ouverts pour voir chaque personne, de ces 2 simples amis venus acheter un soda à cette femme au volant, ses trois enfants à l’arrière et on garde les oreilles grandes ouvertes, à l’affût du moindre son, des cris des oiseaux à la portière d’une voiture qui claque. Et cette vitre toujours nous rappelle que nous sommes le spectateur d’une scène créée par notre imagination. Enfin il y a ces quelques moments, courts, mais merveilleux où nous devenons le spectacle de quelqu’un d’autre, d’un couple, d’un groupe d’amis, d’un enfant et durant lequel se dessine sur leur visage et le nôtre un large sourire.

Veille du 22 avril 2018, 19h56.