Dans cet objet, le temps se suspend sur le monde et nous permet d’en prendre de la hauteur.
Mon regard est attiré par ce qui se passe sous mes pieds plutôt que par ce qui m’est offert de voir au loin, comme un symbole de comment nous nous comportons. Je retiens la solitude de ces anonymes que j’ai suivi sur leur chemin à travers le parking.
Cet homme qui n’a regardé que le sol en allant puis en revenant, cet homme que personne n’a relevé, anonyme comme tous les autres donc.
Un couple ce matin m’a sorti de cette solitude puis enfin un autre dont le mari a délicatement dégelé le pare brise de sa compagne, signe d’une humanité qui existe, rare et sans doute trop.
Et puis cette notion de route, pourtant tracée et signalée que peu empruntent en l’état. Chacun mène son chemin et en fait sien : la vie avec sa route où chacun est libre, libre de prendre les chemins qui conduiront à leur destin.
Enfin l’ombre apporté par le magnifique soleil froid de ce matin ; l’ombre sur les bâtiments tout comme la mienne projetée dans l’objet qui me renvoie à la scène. Un passant a croisé mon regard à plusieurs reprises sans vraiment savoir, lui comme moi, que nous étions en connexion. Je me suis surpris à lui faire un petit signe qu’il m’a poliment et gentiment renvoyé. Je n’ai pas pu le distinguer mais je me persuade qu’il avait un petit sourire, comme le mien. Il a illuminé ma journée.
Cet objet est un encouragement à s’ouvrir aux autres et au monde, aux mondes.
Ludovic

Veille du 12 février 2018, 8h10.