On est au niveau des toits, c’est amusant de constater comme tous les toits sont au même niveau. Ils dessinent une ligne. Juste au dessus de cette ligne des toits, il y a la ligne d’horizon, au niveau des collines qui entourent Evreux. À l’est la colline de Nétreville avec son château d’eau, à l’ouest celle de Saint Michel avec l’ancienne école normale des filles.
En bas, le noir de l’asphalte, le blanc des signalisations, flèches, « payant » et le gris des pavés. Le blanc des façades et le noir des toits. La ville est déjà réveillée. Des voitures arrivent, se garent sur la place, leurs occupants descendent et se rendent à leurs rendez-vous, des piétons passent, une benne à ordures ramasse les poubelles, un camion apporte des victuailles au magasin, un autre vient livrer des livres à la librairie…
Au dessus, le ciel, un dégradé de couleur orange au niveau de l’horizon et bleu sombre au dessus.
Dégradé aussi dans le temps, l’orange s’éclaircit et vire au jaune, le bleu sombre devient bleu ciel. Pas un nuage.
Entre les deux, les fumées des cheminées, elles montent puis s’enfuient vers le sud. Vent du nord, il fait froid ce matin. Entre la ville en bas et le ciel, il y aussi les oiseaux. Des pigeons ramiers, des tourterelles, des pigeons des villes, des corneilles, et des choucas des tours…
De temps en temps, quelques pigeons, une corneille descendent sur la place chercher quelques miettes laissées.
Le soleil pointe son nez près du beffroi, puis il file vers le sud, est ce le vent du nord qui le pousse ?
Pendant une heure, on est entre les deux mondes, avec les oiseaux.
Philippe Girard.

Veille du 27 février 2018, 7h42.