Au début, j’étais Pierre. Le veilleur du soir pour ce 20 janvier. Au début, j’étais dans l’observation, l’étude et le regard, puis le temps s’est suspendu aux rythmes des gouttes de pluie. J’ai oublié mon nom et mon statut pour n’être qu’un regard. Tantôt perdu dans le coin, tantôt dans le ciel et au-dessus des gens. Belles histoires, pluie, imagination et plus aucun bruit de l’extérieur. Il ne reste qu’à suivre le cours du temps pour découvrir ou imaginer ce qu’il se passe en dessous. Si Carl Sagan parlait de la terre comme un petit point bleu, la veille et son abri font d’Evreux un cadre dans lequel on se plonge et on se perd. Il ne me reste plus qu’à m’y plonger et repasser de l’autre côté du tableau entre enivrement et retour à la vie après un temps suspendu. Il y a comme un air ou un symptôme du syndrome de Stendhal. Bonheur quasi vénéneux que de reprendre le cours du temps et un point de vue anonyme et moins ouvert.

Veille du 20 janvier 2018, 16h32.