Premier réflexe une fois dans ma « cage » de bois, qui sent bon la résine : j’essaie d’ouvrier la porte coulissante. C’est bon je ne suis pas un animal en cage, je peux sortir si je veux. Je ne veux pas. Mais j’en ai la Liberté ! 1,20m sur 6m à peu près, suspendue dans le vide. Ca va je n’ai pas le vertige !
Un regard de chaque côté ; à l’horizon aucun ennemi en vue, la ville est calme, en sécurité. Ciel bas, au loin la brume, mon regard revient sur la place du marché. C’est là qu’il y a le plus de vie.
Je m’étais dit « Une heure sans rien faire », ça ne m’arrive jamais ! Ca va être une gageure.
Eh bien, je réalise que j’ai passé mon temps à tenter d’établir le contact : gens pressés, le nez dans les chaussettes, levez la tête ! Regardez, j’ai mis un manteau rouge pour qu’on me voit de loin. Ils passent, pressés. Ah ! Si : une mamie, me fait un petit signe de la main, je lui réponds, elle me montre à un jeune couple. Je ne suis plus tout à fait seule et j’en ressens un certain plaisir.
Encore un moment et j’éveille d’autres regards : un petit garçon, je suis sûre qu’il m’a vue, regarde dans ma direction avec insistance, sa mère tourne la tête vers moi, mais pas le temps, pas le temps, elle entre dans un magasin… Et puis « qu’est-ce que c’est que cette folle, là-haut ? » « On est pas à Amsterdam ». Très habillée, la dame après-ski et bonnet. Elle craignait d’avoir froid ! Le chauffage fonctionne, tout va bien.
D’autres ont levé la tête, un vieux monsieur deux jeunes hommes. Peut-être parce qu’ils savaient que là-haut, enfin juste au-dessus du parking, pas plus haut dans le ciel ! il se passait quelque chose. Ils m’ont fait un petit signe. J’ai répondu. Pas besoin de portable pour communiquer.
Les lumières de la ville s’allument, il est temps que je redescende.
Veille du 20 décembre 2017, 15h59.