Le cadran de l’horloge tourne,
J’ai envie d’écrire sur cette veille
Je suis la personne ce matin d’avril
Jour de marché dans l’objet-abri.
Sur la place, le placier place 25 marchands, bâches, toits en plastique et en tôle.
Le cressonnier met à l’abri ses cressons verts sous un toit couleur rouge tulipe.
Cadence des rôtisseurs, une femme au commande place sa troupe et ses immenses casseroles.
Marché, place, marchands immuables, dans le temps et dans l’espace.
Une place entourée de pierres – architectures ébroïcienne désordonnée – où sont les belles pierres blanches – les briques rouges et l’harmonie municipale ?
Au deuxième plan, les bâtiments municipaux : je vois deux sapins qui dépassent de l’aile gauche de la mairie.
Un drap blanc sur le toit du théâtre, qui n’est pas complètement déplié.
Au fond, je distingue la ville brumeuse difficile à veiller.
Le quartier Saint-Michel, ses coteaux et ses maisons « bunkers » qui m’échappent.
Rien de mieux que des compagnons de veille.
Si ce n’est l’humain, ce sera l’oiseau : rouges-gorges, colombes, pigeons des villes qui flottent ou s’abandonnent un temps de vol.
Comme ce voyage que je fais dans l’objet-abri, un peu comme si j’étais dans un avion en vol vers un autre pays d’Europe.

Veille du 14 avril 2018, 7h07.